Accompagner le carême en images

5 oeuvres d’art pour 5 dimanches

Nous proposons ici 5 oeuvres d’art d’époques diverses illustrant le Lavement des pieds, avec leur texte explicatif issu du site Au puits de Jacob
Ainsi pour chacun des 5 dimanches de carême, l’équipe liturgique pourra proposer cette illustration soit au verso de la feuille du psaume du dimanche (format A5 ), soit en couleur dans un cahier/classeur disponible à l’entrée de l’église, soit par tout autre moyen invitant les fidèles à découvrir ces oeuvres.

1er Dimanche

Psautier de la Reine Ingeburge (XIIIe siècle)careme_en_images_1.jpg
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Sur cette enluminure, Jésus fait face à l’ensemble de ses disciples : ceux-ci sont assis sur une banquette, derrière Pierre. Celui-ci, avec une auréole rouge, est assis, se tenant la tête en signe d’incompréhension. A part ce signe, les disciples paraissent inexpressifs, simplement dans l’attente.
Face à eux, Jésus, auréolé, est debout, légèrement incliné. Il a enlevé son manteau, ceint un linge, et essuie le pied de Pierre. Entre les deux groupes, le bassin d’eau pour le lavement.
Toutefois, ce bassin a nettement la forme, non d’une bassine, mais d’une coupe. Il s’agit ici de montrer nettement le lien entre cette scène et la cène, le lien entre le lavement des pieds et l’eucharistie, deux manières différentes mais équivalentes de se donner.
On remarque toutefois comment il semble difficile de montrer à cette époque Jésus autrement que debout. C’est Pierre qui lève la jambe, pour que sa jambe puisse atteindre à la fois l’eau et les mains de Jésus.La coupe d’eau paraît flotter, ne pas être posée au sol. Il est alors impensable de mettre le Seigneur aux pieds de Pierre,
se faire serviteur jusque là

2ème Dimanche

Hausbuchmeister (1475)

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L’auteur de ce tableau est anonyme, et on l’appelle le maître du Livre de Raison. Le tableau mesure 1,30 mètre de haut, et est typique de la peinture flamande du 15e siècle, comme on le voit nettement aux visages.
Au centre, Jésus, à genoux. Autour de lui, assis, les disciples.
Jésus est à genoux devant Pierre. Ce dernier est pieds nus, lui met une main sur le bras. Pour le retenir ? Pour tenter de le comprendre ?
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Autour, les disciples sont en prières devant le mystère qu’ils devinent (mystère renforcé par la manière dont se déroule la scène : bien que le décor soit celui d’une pièce de la maison, il s’apparente également à une chapelle comme on en trouvait alors. : au centre, l’autel, autour, les fidèles, les moines.)
Au fond, deux disciples échangent quelques remarques en montrant la scène qui se déroule.
L’un des douze disciples, le dernier selon l’ordre habituel des listes nommant les douze, le dernier ici sur le banc n’est pas nimbé, n’est pas en prière. Il est vêtu de jaune selon la couleur habituelle attribuée au traître, Judas.

3ème Dimanche

Jésus lavant les pieds de Pierre, Brown, 1852
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La scène ici met l’accent sur les personnage centraux : Jésus et Pierre qui occupent à eux deux la presque totalité du tableau. Derrière, les apôtres observent la scène. Ils sont derrière la table qui est dressée, couverte d’une nappe blanche, comme un autel.
Sur cette nappe blanche, c’est Jésus surtout qui est visible. Il est d’ailleurs le seul présent dans la partie inférieure du tableau.
Pierre est pieds nus, ses sandales près de lui. Assis, les mains croisées, la tête fortement baissée, toute son attitude semble être celle du refus. Il laisse faire, mais sans participer.
Jésus, à genoux devant lui, sèche avec son tablier l’un des pieds. Il est vêtu en serviteur, d’un habit informe à la couleur passée, bras nus. Si son attitude corporelle est celle du serviteur, tête baissée sur sa tâche, il y a une certaine vigueur dans sa manière de tenir le pied de Pierre, d’une main ferme.
Deux diagonales se croisent dans ce tableau : l’une suit le bras de Jésus, l’autre la jambe de Pierre.Ces deux lignes se croisent en ce qui est le centre de la scène : le pied de Pierre dans la main de Jésus

4ème Dimanche

Le lavement des pieds, Sergio Ferro, XXèmecareme_en_images_4.jpg

Nous n’avons pas la date exacte de ce tableau. Sergio Ferro, un peintre brésilien, a peint plusieurs lavements des pieds. Il s’est révolté contre la misère, l’exploitation, l’injustice, a été pour cela emprisonné,puis a quitté le Brésil pour la France.
Ce tableau est l’un de ceux dans lesquels il met en œuvre les techniques de peinture de la Renaissance dans les couleurs, le rendu des corps. Des corps… enfin, d’une partie. Très souvent, Sergio Ferro ne peint pas les corps complets, mais juste ce qu’il veut montrer. Ici, deux pieds et deux mains.

Deux pieds et deux mains qui se rencontrent exactement au centre du tableau, enveloppés d’un halo de lumière blanche.
Derrière eux, au centre du tableau, montant vers leciel, une flamme. A part cette flamme, pas de fond.
Le peintre a laissé les marques de la construction du tableau. Surtout, il s’est abstenu de toute ombre, donnant à cette rencontre entre un pied et une main, une dimension un peu surréaliste, hors du temps, hors du lieu. La perspective elle-même est peu achevée, volontairement non achevée : la flamme est-elle derrière ou au
dessus ? le « sol » se transforme en « mur » sans que l’on voit comment.
Il s’agit, sortant de l’ombre et du tableau, d’un pied nu qui est accueilli par une main, elle aussi sortant de l’ombre et du tableau. Une autre main vient sécher le pied, achever l’acte. Un acte que l’on ne voit pas : l’eau est absente. Mais un acte, une rencontre sur laquelle la flamme veille.

5ème Dimanche

Céramique de sœur Mercédès, contemporaine careme_en_images_5.jpg
C’est une céramique moderne, réalisée par Soeur Mercédes, OSB, et tirée d’une série de bas reliefs sur la vie de Jésus Christ.
Autour d’une table ronde, les apôtres. Tous sont auréolés, sauf Judas, vêtu traditionnellement de vert, qui s’est déjà éloigné de la table, et tient une bourse. Les autres apôtres regardent, et l’un d’eux montre aux spectateurs, à nous, ce qu’il faut regarder… la scène en train de se passer… mais sans doute aussi la coupe… celui-là, c’est nous qu’il regarde… qu’il appelle de ce regard à entrer dans la scène, dans le mystère.
Devant nous, Jésus, vêtu de blanc, à genoux devant Pierre dont il tient un pied sur lequel il verse del’eau. Pierre se tient la tête, en signe d’incompréhension. Il accepte le geste de Jésus, sans le comprendre.
L’artiste a réussi dans la céramique à rendre le regard entre les deux hommes ; un regard intense… Si Pierre ne comprend pas le geste, il comprend ce regard, et se laisse faire… un regard que Jésus pose sur chaque homme… chaque homme qui le laisse faire et agir en lui.
Sur la table, défiant toutes les lois de la pesanteur, une coupe… le lavement des pieds et l’eucharistie sont un seul et même mystère. La table d’ailleurs est semblable à une hostie…

Souhaitant que cette contribution aide chacun à se préparer au mystère de Pâques.

L’équipe liturgique de Doyenné

Catégories : Liturgie