ITINÉRANCES ESTIVALES

Depuis le mois de mai l’Equipe d’Animation Pastorale de Corbeilles Ladon a décidé de délocaliser les messes de semaine du vendredi soir pendant la période estivale. C’est donc l’occasion de découvrir des églises où il n’y a la messe qu’une fois l’an et encore ! Certaines églises sont habituées à avoir leur messe dominicale chaque année à l’occasion de la fête patronale, tandis que d’autres sont laissées de côté.

C’est ainsi que vendredi dernier je suis entré pour la première fois dans l’église de Moulon située à 6 km de chez moi. Combien de fois suis je passé devant l’abside depuis six ans? Je n’ai pas fait le compte mais plusieurs centaines de fois au moins puisque c’est l’axe routier pour aller vers le nord de l’agglo de Montargis et plus loin Ferrières et Dordives que j’emprunte régulièrement.

D’autres confrères de l’agglomération de Montargis pourraient sans doute dire la même chose à propos d’autres églises où ils ont été depuis le mois de mai !

Pour le prêtre que je suis, j’ai été impressionné par plusieurs choses qui se sont jouées au cours de ces deux heures écoulées :

Un assemblée renouvelée pendant cette messe : 16 personnes dont au moins sept personnes du village (d’habitude nous sommes neuf ou dix maximum à Corbeilles).

Se laisser impressionner par une architecture insoupçonnée, un alliage comme souvent dans les églises rurales, entre le roman et le gothique, entre la nef et le choeur. Des vitraux du XIXème siècle avec des motifs rares dans la région (St François recevant les stigmates, Ste Jeanne d’Arc à Domrémy avec ses voix, et Ste Catherine Labouré faisant l’expérience du Coeur sacré de Jésus) et un Christ moderne qui a remplacé le tableau dans un tel état de délabrement qu’il était irréparable, du rétable du maître autel, et de superbes clés de voûtes dans le choeur. Et les traces de mouvement des sols dues à la sécheresse 2018 indiquées par des fissures tout au long du nord du bâtiment.

La passion des personnes du village présentes à faire découvrir leur patrimoine, jusqu’à montrer un bris de vitre inséré dans le pavage du sol que la commune a utilisé pour son blason il y a quelques années, et l’alignement de la porte de l’église avec le château situé à deux cents mètres de là.

Encore une prière d’action de grâces dans la voiture en rentrant en pensant à la prochaine découverte !

P. Jean Sigot

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