TEXTES PROFANES

Peuvent être utilisés comme entrée dans la Veillée,pour faire une articulation
avec la vie de tous les jours, après un chant d’entrée qui aura soudé les
participants.

L’ ATTENTE ,

Dieu
Tu as choisi de te faire attendre
tout le temps d’un Avent.
Moi, je n’aime pas attendre
dans les files d’attente.
Je n’aime pas attendre mon tour.
Je n’aime pas attendre le train.
Je n’aime pas attendre pour juger.
Je n’aime pas attendre le moment.
Je n’aime pas attendre un autre jour.
Je n’aime pas attendre
parce que je n’ai pas le temps
et que je ne vis que dans l’instant.
Tu le sais bien d’ailleurs,
tout est fait pour m’éviter l’attente :
les Cartes bleues et les libres-services,
les ventes à crédit
et les distributeurs automatiques,
les coups de téléphone
et les photos à développement instantané,
la télévision et les flashes à la radio…
Je n’ai pas besoin d’attendre les nouvelles
elles me précèdent.
Mais TOI Dieu
tu as choisi de te faire attendre
le temps de tout un Avent.
Parce que tu as fait de l’attente
l’espace de la conversion,
le face-à-face avec ce qui est caché,
l’usure qui ne s’use pas.
L’attente, seulement l’attente,
parce que seule l’attente
réveille l’attention
et que seule l’attention
est capable d’aimer.
Tout est déjà donné dans l’attente,
et pour Toi, Dieu,
attendre se conjugue Prier.

Jean Debruyne Prêtre et poète.

MARTYROLOGE ROMAIN

De longs siècles après la création du monde
lorsque Dieu, au commencement,
créa le ciel et la terre,
bien longtemps après le déluge,
plus de deux mille ans après la naissance d’Abraham,
près de quinze cents ans après Moïse
et la sortie d’Egypte du peuple d’Israël,
environ mille ans après le sacre du roi David,
dans la soixante-quinzième année
de la prophétie de Daniel,
en la cent vingt-quatrième olympiade
et sept cent cinquante-deuxième année
de la fondation de Rome,
l’an quarante-deux de l’empereur Octave-Auguste,
dans le sixième âge du monde terrestre,
tout l’univers étant en paix,
JESUS CHRIST,
Dieu éternel et Fils du Père éternel,
voulant sanctifier le monde
par son miséricordieux avénement,
après avoir été conçu du Saint-Esprit,
EST NE A BEETHLEEM DE JUDEE
de la Vierge Marie,
DIEU FAIT HOMME.
C’est la NATIVITE
de notre Seigneur Jésus Christ selon la chair.

Belle Dame en Paradis

(Didier Rimaud)

Quand l’Archange la salue :
« Le Seigneur est avec toi ! »
elle accueille Dieu chez nous.
Tous les Anges aujourd’hui
l’introduisent chez le Roi,
Belle Dame en Paradis !
À la crèche, les bergers
sont venus pour adorer
son enfant, vrai Fils de Dieu.
Près du trône de l’Agneau
tous les saints lui font honneur,
Belle Dame en Paradis !
C’est aux noces de Cana
qu’elle voit venir le jour
où le sang sera versé.
Elle exulte en chants de joie
pour les noces de l’Agneau,
Belle Dame en Paradis !
Au calvaire elle est debout,
sous la croix du premier-né,
pauvre femme au coeur blessé.
Elle est reine auprès de Dieu
dans la gloire de son fils,
Belle Dame en Paradis !
Quand l’Église attend l’Esprit,
elle assemble ses enfants,
mère heureuse dans la foi.
Au Royaume avec le Christ,
elle veille sur chacun,
Belle Dame en Paradis !
Amen, alléluia !

Au bout de la route

(Joseph Follet)

Au bout de la route, il n’y a pas la route
mais le terme du pèlerinage.
Au bout de l’ascension, il n’y a pas l’ascension
mais le sommet.
Au bout de la nuit, il n’y a pas la nuit
mais l’aurore.
Au bout de l’hiver il n’y a pas l’hiver
mais le printemps.
Au bout de la mort, il n’y a pas la mort
mais la Vie.
Au bout du désespoir, il n’y a pas le désespoir
mais l’Espérance.
Au bout de l’humanité, il n’y a pas l’homme
mais l’homme-Dieu.
Au bout de l’Avent, il n’y a pas l’Avent,
mais Noël.

D’un sage perse

On demandait un jour à un homme dont on disait qu’il était sage : « Tu as de nombreux enfants, quel est ton préféré ? »
L’homme répondit :
« Celui de mes enfants que je préfère, c’est le plus petit jusqu’à ce qu’il grandisse.
Celui qui est loin, jusqu’à ce qu’il revienne.
Celui qui est malade, jusqu’à ce qu’il guérisse.
Celui qui est prisonnier, jusqu’à ce qu’il soit libéré.
Celui qui est éprouvé, jusqu’à ce qu’il soit consolé…. »

Le poids de rien

« Dis-moi combien pèse un flocon de neige ? » demanda la mésange charbonnière à la colombe ?
« Rien d’autre que rien », fut la réponse.
Et la mésange raconta alors à la colombe une histoire : « J’étais sur la branche d’un sapin quand il se mit à neiger. Pas une tempête, non, juste comme un rêve, doucement, sans violence. Comme je n’avais rien de mieux à faire, je commençais à compter les flocons qui tombaient sur la branche où je me tenais.
Il en tomba trois millions sept cent cinquante et un mille trois cent cinquante deux. Lorsque le trois million sept cent cinquante et un mille trois cent cinquante troisième tomba- rien d’autre que rien, comme tu l’as dit- la branche cassa… »
Sur ce, la mésange s’envola.
La colombe, une autorité en matière de paix depuis l’époque d’un certain Noé, réfléchit un moment et se dit finalement : « Peut-être ne manque-t-il qu’une personne pour que tout bascule et que le monde vive en paix ? »

Poème en forme de sapin,

de Rémy Guégan

Toi, mon ami
Qu’en dis-tu si pour Noël je fais un bel arbre dans mon coeur ?
Et au lieu des cadeaux
J’accroche le nom de tous mes amis ?
Les amis lointains et proches, les vieux et les nouveaux,
Ceux que je vois chaque jour
Et ceux que je vois rarement.
Ceux dont je me souviens toujours,
Ceux qui parfois sont oubliés
Ceux constants et ceux intermittents,
Ceux qui sans le vouloir m’ont fait souffrir ,
Ceux que je connais profondément ,
Ceux dont je ne connais que les apparences,
Ceux qui me doivent peu et ceux auxquels je dois beaucoup,
Mes amis simples et mes amis importants,
Les noms de tous ceux qui sont déjà passés dans ma vie,
Un arbre avec des racines très profondes
Pour que leurs noms ne sortent jamais de mon coeur,
Un arbre aux branches très très grandes
Pour que les nouveaux noms venus du monde entier
Se joignent à ceux qui existent déjà .
Un arbre avec une ombre très agréable, afin que notre amitié
Soit un moment de repos pendant les luttes de la vie .

Catégories : Liturgie