Les habitants de la commune de Coudroy et des environs avec à sa tête, Madame Christiane Flores, la maire, ont fêté le Saint patron de leur église, démolie en 1911.
Pour la première fois, depuis plus de 100 ans, une messe fut concélébrée par le Père Giuseppe Dell’Orto, curé des groupements paroissiaux de Lorris, Bellegarde et Varennes-Changy, et par les Frères des Campagnes Paul, Rémi et Michel.
Saint Fiacre, le patron des jardiniers, a rassemblé de merveilleuses offrandes et décorations devant l’autel : les légumes, les fruits, et les fleurs des jardins de Coudroy.
En s’installant dans cette ancienne cour d’école, les habitants de Coudroy retrouvaient leurs souvenirs de jeunesse et avec beaucoup d’émotions.
Les trompes de chasse « Les Échos de Chamerolles », ainsi que Sylvie à l’orgue, Michel et Guy, les chantres ont animé une importante assemblée, qui dépassait toutes les espérances.
Madame la Maire a remercié la présence des Élus des communes voisines, le Père Giuseppe et tous les bénévoles qui ont concouru à la réussite de cette grande messe.
Homélie (Mt 16, 13-20)
Nous voici aujourd’hui dans ce village de Coudroy pour célébrer l’Eucharistie, une action de grâce. Nous fêtons la Saint Fiacre, patron de l’église, qui a été démolie en 1911, mais l’Église est toujours là.
A la samaritaine qui demandait à Jésus où adorer le Seigneur, il lui a répondu :« l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité ». L’évangile d’aujourd’hui peut nous aider à avancer, à comprendre le sens profond de l’existence de l’Église destinée depuis toujours à l’éternité.
Avant de se lancer dans sa mission, Jésus fait en quelque sorte le point sur ses troupes par rapport à leur foi vis-à-vis de sa personne.
On y voit comme 3 stades, 3 niveaux de progression qui révèlent à la fois sa mission et celle de l’Église.
Dans le premier stade, Jésus commence par poser la question : « Qui est le fils de l’homme. ? » Cette appellation ne le concerne pas lui directement, mais ce personnage qui était attendu, qui était annoncé par les prophètes. Ce personnage qui devait venir pour rétablir la justice et la paix.
Les disciples répondent avec 3 personnages : Elie qui est l’emblème des prophètes. C’est lui qui avec ardeur et véhémence proclame et protège l’amour pour Dieu. Le second personnage, Jérémie, lui aussi prophète, a été persécuté parce qu’il proclamait la justice à contretemps de la pensée du moment. Enfin, Jean Baptiste, plus contemporain, qui avait appelé à une conversion profonde, un retour vers le Dieu qui va venir.
Le 2ème stade de l’enquête de Jésus, c’est de demander : « Qui suis-je pour vous ? » Non pas ce que vous pensez de moi, ce que le gens pensent de moi, mais qui suis-je pour vous ? Pierre répond de manière ferme :« Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »
Jésus ne se dérobe pas, il investit ce rôle en disant :« Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. »
Dans cette affirmation, on peut constater que l’Église n’est pas d’origine humaine mais divine car c’est le Père qui révèle à Pierre l’identité de son Fils. Le Christ a fondé le nouveau temple qu’il va habiter ; non pas sur des pierres mais sur des hommes.
Et comme dans une bâtisse, on ne choisit pas n’importe quelle pierre, Jésus ne choisit pas n’importe quel homme. Pierre n’a pas été choisi parce qu’il était savant, il n’était ni scribe, ni docteur de la loi. Il était un simple pécheur. Un pécheur qui trahira son maître, et pourtant, c’est lui qui est choisi comme pierre fondatrice de l’Église.
Jésus n’est pas venu pour les justes mais pour les pécheurs. Il est venu rassembler tous les hommes qui ont besoin d’être sauvés, de retrouver leur dignité perdue. Ce serait une fausse idée de croire que l’Église n’est composée que par des justes, Elle est formée surtout par des pécheurs. L’Église est composée par des personnes qui , conscientes de leurs limites, leurs péchés, écoutent et font confiance à l’unique Juste, la pierre angulaire qui a pu et continue à racheter et sauver le monde : Jésus le Christ.
Père Giuseppe Dell’Orto
